"Il n'y a pas de proposition alternative crédible à celle du gouvernement actuel", a estimé Patrick Martin.

Patrick Martin à Paris, le 30 juillet 2025. ( AFP / THIBAUD MORITZ )
Le Medef s'inquiète d'une éventuelle chute du gouvernement Bayrou lors du vote de confiance du 8 septembre, indique mardi 26 août son président Patrick Martin, mettant en garde "ceux qui jouent la politique du pire" et qui auraient "une pente encore plus raide à remonter par la suite".
"François Bayrou a raison d'alerter sur la dangerosité de la situation des finances publiques. En cela, c'est un acte courageux", considère Patrick Martin dans une interview aux Echos, à la veille de la 7e Rencontre des entrepreneurs de France, qui se tient mercredi et jeudi au stade Roland-Garros à Paris.
Pour lui, "le quantum des 44 milliards d'euros d'efforts fixés (par le gouvernement) pour réduire le déficit en 2026 est le bon".
Pour autant, le leader patronal constate que les premières réactions politiques à l'annonce du vote de confiance "sont préoccupantes et pourraient préfigurer la chute du gouvernement". "Ce qui est certain, observe-t-il, c'est que le Parti socialiste reste le pivot dans cette affaire".
"Pas de proposition alternative crédible"
Il observe "qu'il n'y a pas de proposition alternative crédible à celle du gouvernement actuel". "Si rien n'est fait pour commencer à redresser les finances publiques, je ne sais pas dans quel état celui ou celle qui prendra la présidence de la République en 2027 trouvera le pays", ajoute Patrick Martin. Pour lui, "ceux qui, par calcul, jouent la politique du pire, devront assumer leurs responsabilités (et) ils auront une pente encore plus raide à remonter par la suite : ce serait perdant-perdant", prévient-il.
Le président du Medef reconnaît que "le vote de confiance précipite les échéances , mais (que) nous étions de toute façon dans une zone de risques avec la perspective forte d'une censure du gouvernement lors de la discussion budgétaire à venir en octobre". Il redoute que "si le gouvernement tombe (...) cela pèse sur le comportement des agents économiques", un "calcul extrêmement dangereux", selon lui.
Il reconnaît que le point d'éventuel accord avec le PS "porte sur la taxation des patrimoines et des hauts revenus".
Mais il qualifie les partisans de la taxe Zucman, qui consisterait à taxer à 2% le patrimoine des plus grandes fortunes, de "théoriciens en chambre qui s'imaginent avoir trouvé la pierre philosophale". Ils oublient, selon lui, le risque d'expatriation de ces contribuables car "la mobilité des patrimoines et des talents est énorme".
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